Lien Zoom pour suivre la conférence : https://zoom.us/j/745278947
Date : Jeudi 17 octobre 2019
Heure : 10h-13h
Lieu : 1333B Pavillon Casault
Conférenciers :
Thomas Mboa, Atassé Koulété, Djossè Tessy
Résumé des présentations :
Trajectoires d’usages de MOOC en santé publique et globale chez des apprenants d’Afrique francophone subsaharienne et propositions pour la conception des dispositifs numériques de formation
Djossè Tessy est doctorant en communication publique et coordonnateur numérique du CIRAM. Sa thèse porte sur la Conception des dispositifs numériques de formation dans le contexte universitaire africain
L’étude analyse les usages des MOOC en Santé publique et globale auprès leurs apprenants qui sont en majorité des intervenants en santé (professionnels et étudiants). Il s’agit en fait de voir ce qu’ils font effectivement avec ces dispositifs numériques de formation. L’étude des usages conduit à identifier les usages prescrits, c’est-à-dire les usages inscrits par le concepteur dans la technologie, et ceux observés, qui sont le reflet de l’appropriation de l’outil. Les interactions entre usages prescrits et usages observés sont particulièrement intéressantes à identifier et analyser, car elles permettent de comprendre comment se déroule le processus d’appropriation. Cette question a été abordée sous l’angle de l’accès à ces dispositifs dans un contexte technologique africain, quelles utilisations s’observent et les facteurs qui empêchent ou favorisent le développement de ces utilisations. Pour mener la recherche, une 30 entretiens semi-directifs de 25 à 30 minutes chacun ont été menés sur 10 jours à Ouagadougou et Nouna au Burkina Faso avec des personnes ayant utilisé des MOOC en santé. Les entretiens se sont déroulés en face-à-face, par téléphone et par whatsapp. Ensuite une enquête avec un questionnaire de 28 questions avec pour la plupart des choix de réponses basés en partie sur réponses des entretiens réalisés, a été réalisé auprès de l’ensemble des participants de 7 MOOC produits par le Centre Virchow-Villermé et diffusés sur la plateforme de MOOC FUN https://www.fun-mooc.fr/ du 28/11 au 10/12. Les résultats obtenus montrent une certaine sélection à l’entrée des MOOC du fait du mode de découverte de ces dispositifs par les apprenants. Cette sélection a une influence sur la perception que les apprenants ont de ces outils. Cependant, c’est dans les utilisations que l’on voit se développer des trajectoires d’usages qui vont de la découverte du dispositif MOOC à ses possibles retombées ou à l’abandon chez les apprenants.
Mots clés : MOOC, trajectoire d’usages, santé publique et globale, appropriation, dispositif numérique de formation
Fablabs et dynamiques co-créatives en Afrique : Quelles innovations pour quelles finalités ?
Thomas Hervé Mboa Nkoudou est doctorant en Communication publique à l’Université Laval. Son sujet de thèse porte sur les : « Les conditions de durabilité des Fablabs en Afrique et leur contribution au développement local durable ».
Le mouvement Maker traduit la tendance actuelle des individus ou des communautés à bricoler en faisant usage de la fabrication numérique ; d’aucuns parlent de Do It Yourself (DIY). Avec des applications aussi variées de la vie quotidienne, à la recherche, en passant par l’industrie, ce mouvement se concrétise dans des milieux physiques appelés makerspaces. Cette appellation est un terme générique désignant des espaces technologiques où émerge l’innovation ouverte. On y regroupe les Fablabs, les Hubs, les accélérateurs, les incubateurs, les Hackerspaces, les Biohackerspaces, les FabLabs, les Living Labs, les Coworking space, etc. Les makerspaces sont généralement équipés des machines à commande numérique (imprimantes 3D, découpeuses laser…), d’équipements informatiques (ordinateurs…), des kits d’électronique, ainsi que d’équipements aussi variés que des scies, des machines à coudre, etc. Au-delà de cette dimension physique, les makerspaces se caractérisent par leur dimension communautaire ; faisant d’eux, des espaces où des personnes ayant des intérêts communs (indépendamment d’un domaine donné), peuvent se rencontrer, socialiser, collaborer ou discuter sur des thématiques et des problèmes communs.
Ainsi, les Fablabs ou Laboratoire de Fabrication numérique sont des laboratoires d’innovation sociale, d’éducation communautaire, de collaboration et de médiation au service des communautés. Généralement associés à un idéal de libre partage d’espaces, de machines, de compétences et de savoirs, les FabLabs s’inscrivent dans la lignée de la science ouverte. La littérature scientifique déborde de travaux mettant en évidence le gros potentiel des Fablabs sur les plans éducatif, économique et sociopolitique ; d’où leur déploiement massif à travers le monde.
Dans le cadre de ma thèse je me suis intéressé au déploiement des Fablabs en Afrique ; mieux, à comment le potentiel qu’on leur attribue se concrétise dans le contexte africain. Pour ce faire, j’ai étudié trois Fablabs situés au Burkina Faso (Ouagalab), au Cameroun (Ongola Fablab) et au Sénégal (Defko Ak Niep). Dans cette présentation partielle des résultats qui ont émergé de mon terrain de recherche, je vous propose dans un premier temps une vue panoramique des projets et objets qui fleurissent au sein de ces Fablabs. Dans un deuxième temps, j’explorerai les dynamiques collaboratives qui concourent à la création de ce qui pourrait être plus tard une innovation. Je terminerai en présentant le point de vue des membres de ces Fablabs, sur les finalités sociétales qu’ils envisagent pour les objets et projets qu’ils ou elles conçoivent.
Mots-clés : Fablab, innovation, collaboration, open science
La radio communautaire numérique en Afrique; vers une logique protéiforme ?
Atassé K. Koulete est doctorant en Communication publique et s’intéresse aux mutations en cours au sein de l’espace public médiatique africain et particulièrement dans l’univers de la Radio Communautaire. Dans une perspective des études de réception, il questionne le « public » des médias communautaires et s’intéresse à l’ensemble des mécanismes d’appropriation de ces médias alternatifs par des communautés rurales.
La présente communication, fruit d’une recherche fondamentale et s’inscrivant dans une recherche doctorale en cours, interroge dans une perspective théorique socio-technique les mutations technologiques en cours au sein de l’univers médiatique africain et particulièrement de ses implications dans le développement des radios communautaires africaines. Une perspective théorique qui permet, en outre, de faire avancer les réflexions sur la survie de ces radios évoluant généralement dans un environnement hostile que dans la capacité de cette dernière à faire maintenir une forme de « communauté » dont elle est souvent la matérialité.
En mettant en lumière le discours numérique et ses promesses – particulièrement dans le cadre de la constitution d’un univers médiatique fait de convergence et de multimédia – cette communication fait le constat de la réduction discursive du processus de numérisation des radios en Afrique à une forme de diffusion particulière, la Radio Numérique Terrestre (RNT/DAB+). Une réduction symptomatique d’une révolution technologique qui semble oublier elle-même sa propre histoire et ses propres prouesses ; celle d’être une révolution s’inscrivant dans une logique protéiforme faite d’inventivité et de bricolage.
Ainsi, l’absence par exemple d’un système numérique de diffusion classique – référence faite à la RNT/DAB+ – n’empêche pas les animateurs d’une radio communautaire d’enregistrer et de diffuser parfois en direct par le truchement des réseaux sociaux – Facebook, Whatsapp- des émissions à l’attention d’une communauté médiatique spécifique qui la réécoute dans une temporalité et spatialité qui lui appartient. Sommes-nous pour autant dans un système de diffusion qui serait moins numérique ?
Mots clés : Radios communautaires, Numérisation, Numérique, Radio Numérique Terrestre
Affiche :