Centre Interdisciplinaire de Recherche sur l'Afrique et le Moyen-Orient

Les accords d’Alger de mars 2015

27 septembre 2016

Date et lieu

Mardi 27 septembre 2016 à 10h30 au Pavillon La Laurentienne – salle 1430V

Affiche de l’évènement

Intervenants

Moussa MARA, ancien premier ministre du Mali
Ibrahima SIDIBÉ-POMMIER, spécialiste du Mali et des questions sahéliennes

Résumé

La crise malienne circonscrite depuis l’intervention Serval de 2012 et le retour d’un pouvoir légitime à Bamako est loin d’être achevée au regard de l’actualité sécuritaire du pays. Celle-ci a été marquée par la persistance de l’insécurité dans le Nord et la dissémination du terrorisme à Bamako et dans l’ensemble du territoire.

Enclenché par les accords de Ouagadougou de juin 2013, le processus de paix, bien qu’ayant permis la tenue des élections présidentielles, a été incapable d’instaurer la paix. La défaite de l’armée malienne face au MNLA et ses alliés en mai 2014 à Kidal a montré les limites d’une solution militaire. Malgré la présence de la MINUSMA, et des forces françaises Barkhane, la région de Kidal échappe toujours au pouvoir central. Cette région, devenue depuis les années 2000 une zone de non-droit, cristallise toutes les problématiques de la crise de l’État et de son institutionnalisation. Un an après la signature mouvementée des accords d’Alger (8 mois de discussions sous la houlette de l’Algérie et de la communauté internationale), la situation est à la confusion des rôles et les chemins de la paix, truffés d’embûches butent sur la réalité de la complexité du problème du Nord au Mali. Face à un pouvoir affaibli face aux groupes armés légitimés, occupant toujours la région de Kidal, l’État malien ne parvient pas à restaurer son autorité dans des pans entiers du territoire comme on le voit dans le Macina. Cette situation paradoxale profite aux réseaux djihadistes et narcotrafiquants qui poursuivent leurs œuvres de fragmentation violente de la société malienne de plus en plus abandonnée par le pouvoir.

L’objet de cette présentation vise à expliciter les enjeux de cet énième accord de paix entre l’État «sous tutelle» malien et des groupes armés Touareg légitimés par la communauté internationale et peu représentatifs de la réalité sociotechnique du Nord Mali. L’interpénétration des agendas entre les différents acteurs montre la complexité géopolitique du territoire malien via la région de Kidal épicentre de la crise malienne.

En quoi ces accords de 2015 peuvent-ils se démarquer des précédents accords (1991, 1996, 2006) et imprimer une dynamique de paix réelle et de reconstruction politique du pays? Telles sont les problématiques auxquelles cette présentation tentera d’élucider inspirées les recherches doctorales de Ibrahima Sidibé-Pommier et le témoignage d’un acteur-clef des évènements tragiques de mai 2014, l’ancien premier ministre Moussa Mara.

Ruptures Revoked

RCA

Ruptures Revoked : Why rebellions, politics, and interventions reinforce old patterns of governance in the Central African Republic

17 octobre 2017

Date et lieu

Mardi 17 octobre 2017 de 11h30 à 13h au Pavillon Charles-De Koninck, salle 5242

Affiche de l’événement 

 

Conférencière 

Dr. Lotje de Vries is an assistant professor at the Sociology of Development and Change Group of Wageningen University. Her research focuses on everyday dynamics of (in)security, transnational security governance in peripheries and borderlands, and state-society relations in (post-)conflict settings (South Sudan and the Central African Republic). She has a background in development sociology and a Ph.D. degree from Wageningen University (2012).

 

Résumé

The Central African Republic experienced unprecedented violence between 2012 and 2014 and since the beginning of this year, violence has spread anew in different parts of the provinces. This talk will elaborate on and analyse three recent developments that suggest a break with the country’s past. First, the Séléka rebellion that began in 2012 was more ambitious than previous ones. Second, the establishment of a robust UN mission in 2014 signified unprecedented international commitment. Finally, in 2016, the country’s citizens elected a civilian president who has excluded armed actors from government positions. Drawing on data collected over a total of 13 weeks of fieldwork in the capital and several provincial towns between early 2015 and August 2017, I will argue, however, that three historic trends quickly reemerged. The deep-rooted histories of outsourced politics, a plurality of violence, and peripheral neglect have in each case transformed what initially seemed as a disruption from past in ways that have perpetuated the violent past rather than breaking with it. In conclusion, by failing to break from the CAR’s pre-crisis political economy, the UN mission and the democratic government risk reinforcing and entrenching the violence and insecurities that mark politics and everyday life in the country.

 

Révolutions arabes, révolutions des médias

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12 octobre 2017

Date et lieu

Jeudi 12 octobre 2017 de 11h30 à 13h au Pavillon Charles-De Koninck, salle 2419

Affiche de l’événement

 

Conférencière

Fatima El Issawi est professeure en journalisme à l’Université d’Essex (Angleterre) et membre de l’équipe de direction du département de développement international de la London School of Economics. Elle cumule plus de quinze ans d’expérience en tant que correspondante internationale dans les zones de conflit au Moyen-Orient (Liban, Irak, Jordanie, etc.).

Résumé

À travers une analyse empirique, la professeure Fatima El- Issawi met en exergue les transformations  des pratiques et valeurs médiatiques qu’opère le paysage politique en transition en Tunisie, en Libye et en Égypte. Bien plus, il s’agira également de souligner l’effet que ces transformations ont sur les fragiles processus de démocratisation en cours dans ces pays-là.

 

Conférence «Le modèle tunisien de transition démocratique: acquis et défis»

Conférence «Le modèle tunisien de transition démocratique: acquis et défis»

Jeudi 20 avril 2017 de 15h à 17h au Pavillon Alphonse-Desjardins, salle 2320

 

Affiche de l’activité

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Résumé

Plus de six ans après le printemps arabe, le cas tunisien semble constituer une exception dans la région. Comment ce pays a-t-il pu mener à terme un processus de transition démocratique? La révolution pacifique suivie de la justice transitionnelle qu’a connue la Tunisie peut-elle aboutir à une réconciliation nationale? Quelles doivent être les stratégies à adopter par le gouvernement d’union nationale devant les défis économiques, sociaux et sécuritaires notamment marqués par la menace terroriste et l’instabilité en Libye et ailleurs dans la région? Dans ce contexte, quel est le rôle pour le parti Ennahdha dans la réussite de la transition? La cohabitation entre l’islam et la démocratie est-elle possible? Cette conférence sera l’occasion de discuter de ces questions qui aident à définir le modèle tunisien et sa place privilégiée dans les mutations que connaît le monde arabe sur la voie de la liberté, la dignité, la justice et la stabilité.

Conférencier

  • Karim Harouni est président du Conseil national du parti Ennahdha, membre du gouvernement d’union nationale qui dirige la Tunisie. Il a aussi été ministre des transports dans le premier gouvernement tunisien élu après la révolution du Jasmin (gouvernement de la Troïka).

Modérateurs

  • Mourad Chabbi est professeur invité (science politique) à l’Université Laval. Il est enseignant-chercheur au Cerdap2 (Centre d’Études et de Recherche sur la Diplomatie, l’Administration Publique et le Politique) de l’Institut d’Études Politiques (IEP) de Grenoble et chercheur associé à l’IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire) de Paris.
  • Nidhal Mekki est candidat au doctorat en droit, Université Laval.
  • Pietro Marzo est doctorant en science politique à l’Université Laval. Il étudie actuellement la dimension internationale de la transition tunisienne vers la démocratie. Il a récemment publié une note de recherche avec Francesco Cavatorta sur la contribution d’Ennahda au processus de transition en Tunisie.