Lieu : College Hall, Morrin Center 44 Chaussée des Écossais, Ville de Québec
Cet atelier scientifique est organisé par le Centre interdisciplinaire de recherche sur l’Afrique et le Moyen-Orient (CIRAM).
Résumé
Cet atelier s’inscrit dans le cadre des activités du Centre Interdisciplinaire de Recherche sur l’Afrique et le Moyen-Orient (CIRAM) et Chaire d’Études Maghrébines (HEI) de l’Université Laval. La recherche sur les partis politiques et les campagnes électorales en Afrique de l’Ouest et en Afrique du Nord reste très peu avancée. Paradoxalement, les expériences de transition démocratique n’ont produit que peu d’études sur les partis politiques et les élections en Afrique, pourtant d’ordinaire considérés comme les pierres angulaires des démocraties libérales et représentatives.
Alors que les partis politiques sont salués pour leur contribution dans les transitions opérées en Europe de l’Est et d’Amérique du Sud, ils sont disqualifiés dans le cas des États subsahariens et maghrébins. La liste de leurs « déficits » et « dysfonctionnements », fondée sur une lecture normative de « la » démocratisation, est apportée comme autant de preuves de leur impossible contribution à la diffusion du modèle démocratique. En retour, l’émergence d’une « société civile », souvent résumée à quelques ONG et associations, suffirait à prouver l’existence d’une « culture démocratique ». Ce prisme a dominé l’analyse initiale des « printemps arabes » ou celle des mouvements actuels d’opposition aux régimes autoritaires et chefs d’État inamovibles dans plusieurs pays d’Afrique occidentale et centrale, rappelant les conclusions antérieures de certains transitologues sur le rôle déclencheur et le potentiel « libéralisateur » des mouvements sociaux. À y regarder de plus près néanmoins, force est de reconnaître la centralité du fait partisan dans ces mouvements de protestation : multiplication des formations partisanes (par création, scission ou reconfiguration : partis revenus d’exil, sortis de la clandestinité, nés des mouvements sociaux), coalition de partis d’opposition pour renverser la majorité au pouvoir, engagement et reconversion d’acteurs et d’actrices disposant d’un capital militant partisan, notamment.
Notre approche qui entend tenir ensemble le regard porté sur les partis politiques et leur rôle dans la structuration des élections et des pratiques de vote reste à ce jour encore très peu travaillée sur le terrain africain, notamment du point de vue de l’approche méthodologique mixte et comparée que nous privilégions. En nous engageant dans une perspective de sociologie électorale, nous ré-ouvrons de manière originale la question des processus de démocratisation en montrant combien la comparaison entre l’Afrique du Nord et de l’Ouest peut s’avérer heuristique. Pour ce faire nous porterons le regard sur les logiques d’offre et de demande (axe 1), les technologies électorales (axe 2) et les trajectoires dynastiques (axe 3) dans les deux espaces observés.
Inscription obligatoire en cliquant ici !
L’atelier se donnera en anglais.
Comité organisateur
- Marie BROSSIER, Professeure agrégée, Département de science politique, CIRAM, FSS, Université Laval
- Francesco CAVATORTA, Professeure agrégé, Département de science politique, Chaire d’Etudes Maghrébines, FSS, Université Laval
Étudiant-e-s
- Emmanuelle BOUILLY, stagiaire postdoctorale CIRAM
- Pietro MARZO, étudiant au doctorat (science politique)
- Audray FRÉCHETTE, étudiante à la maitrise (HEI)
- Ida AHOUYA, étudiante à la maitrise (HEI)
Programme
Jour 1 – Jeudi 22 mars 2018, 9h30-17h30
9h : accueil des participants
Session 1 (ouverte)
Logiques d’offres et de demandes partisanes
9h30-12h30
1. Valéria RESTA (Université Milan) : « Offre des partis de gauche au Monde Arabe et le paradoxe de leur échec »
2. Francesco CAVATORTA (Université Laval) : « Réinvestir la tension entre partis séculiers et partis islamistes dans le monde arabe »
3. Emmanuelle BOUILLY (Université Laval) : « Idéologies et transhumances en Afrique de l’Ouest »
Période de discussion
Session 2 (ouverte) :
Techniques de campagne et technologies électorales
14h30-17h30
1. Nic CHEESMAN (Oxford University, Grande Bretagne) : « Kenyan politics and electoral campaigns »
2. Kristen KAO (Gotebord University) : « Campagnes et élections en Jordanie »
3. Jaimie BLECK (Université Notre Dame): « Presidential Candidates and Electoral Campaigns in Africa” (co-authored with Nic Van de Walle)
Période de discussion
Jour 2 – Vendredi 23 mars 2018, 9h30-12h30
9h : accueil des participants
Session 3 (ouverte) :
Trajectoires dynastiques : entre qualification et légitimation dans la compétition politique
9h30-12h30
1. Marie BROSSIER & Marcos GON (Université Laval) : « Cartographier et quantifier la transmission familiale du pouvoir politique dans le monde et en Afrique »
2. Pietro MARZO (Université Laval) : « Repenser le clientélisme et la corruption en Afrique du Nord et en Tunisie »
3. Rosita DI PERI (Université de Turin, Italie) : « Dynasties politiques dans le monde arabe : le cas des élites politiques maronites au Liban »
4. Anne PITCHER (University of Michigan): « The Partisan Origins of Capital Accumulation in Mozambique »
Période de discussion
Information: ciram@hei.ulaval.ca