Vendredi 13/04/2018 de 10h à 13h30
Par Amar Laidani
Biographie
Amar Laidani est juriste comparatiste de formation et actuellement doctorant à l’université de Montpellier 1 en Histoire du droit auprès du centre de recherche d’Histoire du droit des colonies, sous la direction du Professeur Éric de Mari, en co-tutelle avec l’Université Laval sous la direction du Professeur Bjarne Melkevik. Il est également diplômé d’un Master 2 en droit et d’une maitrise en droit comparé. Il a obtenu ces deux diplômes à l’Université de Droit de Trento, en Italie. Ses domaines d’intérêt sont l’histoire du droit colonial, la pensée juridique et le droit comparé.
Résumé de la conférence :
Le 6 février 2016, les langues tamazight (berbère) ont été reconnues par l’article 4 de la nouvelle Constitution algérienne comme «langues officielles». Cet événement a marqué un pas en avant dans la reconnaissance des langues tamazight dans le système juridique algérien. La reconnaissance constitutionnelle de la langue tamazight a commencé en 2002, lorsque le législateur algérien a introduit l’article 3-bis dans la Constitution algérienne de 1996, reconnaissant le tamazight comme une «langue nationale». La réforme de 2016 a été tout de même accueillie avec une certaine tiédeur, voire même avec une certaine suspicion de la part de l’opinion publique kabyle. Nous essayerons à travers notre présentation d’éclaircir les origines historiques du rapport conflictuel que le droit algérien a entretenu avec la question des langues berbères, qui dans le cas de l’Algérie est avant tout une question kabyle.
L’introduction de l’article 03 bis au sein de la constitution algérienne de 1996, par la loi n. 02-03 du 10 avril 2002, a ouvert une brèche dans la reconnaissance de tamazight (berbère) au sein de l’espace juridique algérien. Cependant les différentes linguistiques amazighes demeurent encore absentes dans l’espace juridique officiel, dans lequel l’unique langue demeure l’arabe classique. Le Code de procédure civile promulgué en 2008 et donc successivement à la réforme constitutionnelle de 2002 ne marque aucun pas en avant dans la reconnaissance de la langue amazighe au sein du système judiciaire algérien. Nous essayerons d’expliquer les dynamiques qui freinent la reconnaissance de tamazight au sein du système juridique algérien.
Salle 5325, Pavillon Charles De Koninck, Université Laval